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Renée-Paule DanthineTechnique mixte
Exposition du 24 février au 17 mars 2024 Vernissage le dimanche 25 février 2024 à 14h00Téléchargez le carton de l'exposition.
Présence de l'artiste samedi 24 et dimanche 25 février de 14h à 18h.
Soudain la nature
Renée-Paule Danthine parcourt plusieurs fois par semaine un chemin bordé de murs anciens que la végétation orne par endroits, se glissant dans les interstices des pierres mal jointoyées. Dans la ville, la nature se manifeste, imposant délicatement sa présence. La question se pose parfois, peu à peu, inexorablement, ne pourrait-elle pas prendre le dessus ?
Dans le travail de Renée-Paule Danthine, il y a d’abord un cadre, un espace découpé, structuré, dans lequel peut se déployer la timide émergence de la nature. Quelques brins, présence ténue, prennent racine, prêts à s’affirmer ou alors à la faveur de quelque échappée, fenêtre entrouverte ou persienne mal ajustée, ils s’éloignent, se dissolvant dans l’espace. Parfois, ne subsiste qu’une ébauche, comme un fantôme de la plante évanescente que l’artiste nous permet de distinguer lorsque notre regard est amené à percer les différentes couches de peinture.
Ailleurs, le cadre peut s’assouplir, laissant ainsi les végétaux s’enraciner grâce à une fissure dans le mur. Ils deviennent identifiables. La sensualité de ces plantes qui sourdent des fentes est émouvante.
Enfin, le canevas structuré peut disparaître, comme si l’artiste s’émancipait, se libérait de quelque contrainte. Un mur occupe la place et les herbes, les tiges, les fleurs, réduites à leur essence d’herbes, de tiges, de fleurs prennent possession de la toile. Le végétal s’impose. La nature, la grande exilée des villes, se fraie un chemin royal, elle envahit l’espace, indomptée.
Il est impossible de parler du travail de Renée-Paule Danthine sans évoquer sa grande maîtrise de la couleur. Des techniques mixtes font merveille, huile, cire, pastels à l’huile, et bien sûr les collages que l’artiste pratique depuis ses débuts à New York. Les teintes sont très travaillées par couches où l’œil se plaît à scruter la surface, à se perdre. Les surfaces lisses côtoient les surfaces plus épaisses, saturées de matière. Les tons froids dominent, une infinité de bleus, réchauffés par quelques touches de rouges vibrants.
Le visiteur qui chemine aux côtés de l’artiste le temps de l’exposition peut se laisser aller à ses émotions, attentif à l’émergence timide de cette vie végétale, à son affirmation délicate, ou alors il peut se laisser surprendre par son explosion, ce débordement inattendu.
M. Saint Siffre
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