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Claudia MeneghinHuile
Exposition du 30 septembre au 22 octobre 2017 Vernissage le dimanche 1 octobre 2017 à 14h00Téléchargez le carton de l'exposition.
Née en 1965 à San Pietro di Feletto, au milieu des collines des environs de Trevise, et domiciliée dans la commune de Revine Lago, en Vénétie, Claudia Meneghin a commencé à peindre très jeune en utilisant l’huile avec, en prédilection, le thème du paysage. Son rapport avec le monde de l’art s’est développé de manière insolite: d’abord titulaire d’un doctorat en jurisprudence, avec comme thème de recherche, la circulation et la tutelle des œuvres d’art dans la communauté européenne, elle a ensuite suivi un cours à l’Université dans le domaine de la direction de musées. Entre-temps, elle a fréquenté l’Ecole internationale d’illustration de Sarmede, où elle a acquis, sous la direction du maître Stephan Zavrel, les différentes techniques en lien avec l’illustration de livres d’enfants, expérience qui a débouché sur la publication d’histoires et de fables illustrées.
Sa carrière professionnelle n’a pas été un obstacle pour se consacrer à la peinture et, ces dix dernières années, elle s’est investie dans l’art de la fresque en décorant notamment des édifices publics, ce avec l’artiste polonais Josef Wilkon, figure de référence internationale. Dans ses œuvres, son interprétation des paysages est prédominante. Elle manifeste une très grande capacité à dégager les différentes atmosphères en fonction des lumières du jour. Cela lui permet avec une grande élégance de créer des accords de couleurs aux tons subtils, dont l’équilibre, par le jeux des taches et de la lumière, fait penser à une possible influence aux souvenirs italiens de Camille Corot, et plus près de nous, à certaines suggestions chromatiques de Mario Sironi, peintre italien de la première moitié du XXe siècle.
Dans l’accord harmonieux de sa palette, Claudia Meneghin s’exprime dans un style qui révèle sa propre signature, que ce soit entre la tension des composants formels utilisés et l’empreinte calibrée syntaxique de l’image.
Les cadrages qui prennent corps sous son habile maniement de la spatule apparaissent comme une découpe variable dans l’espace entre perspectives et premiers plans : dans les deux cas, avec une ample respiration dans la mise en espace et une vitalité constructive dynamisante. Ces caractéristiques apparaissent particulièrement dans les dyptiques et les tryptiques, conçus comme un ensemble, mais dont les panneaux s’approprient leur propre existence.
Sa main traduit ce que l’œil perçoit évaluant les détails de la réalité sans toutefois perdre leur identification. Ce sont des lieux revisités dans une synthèse descriptive enracinée dans un fait mental et ne faisant pas barrage à l’émotionnel. C’est le cas le plus souvent dans les scènes urbaines et suburbaines, loin de toute présence humaine, animale ou végétale, et où le silence règne en maître ; ces visions parlent indirectement de faits existentiels. A titre d’exemple, l’œuvre « Area dismessa », exprime le niveau d’abandon et de désolation induit par les problématiques sociales et territoriales insolubles, auxquelles l’artiste semble être sensible. Ses reprises s’articulent généralement dans l’émergence énergique de la construction, faisant écho à des luminosités irréelles dans le ciel. Le choix des coloris est très fin, jouant le plus souvent avec l’aspect fumé du jaune de Naples, ainsi qu’avec les teintes couleur terre (en contraste avec le bleu clair), réhaussés de traits de couleur seppia foncé et par le côté précieux de pigments dorés. Dans les scènes de nature apparaît également la couleur verte oxydée de chrome, dont les nuances et l’épaisseur voulues suggèrent l’explosion de la vie et la palpabilité de l’air, faisant fleurir des panoramas plein de poésie et baignés d’heureuse lumière.
[Traduction libre du texte italien de Elsa Dezuanni. Historienne de l’art et journaliste, Elsa Dezuanni vit et travaille à Trevise. Elle a publié plusieurs études de Lorenzo Lotto. Depuis plusieurs années, elle est commmissaire des catalogues et des expositions d’art contemporain dans les musées municipaux. Elle est critiques d’art dans les revues spécialisées et les quotidiens.]
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